Et de 6 ! Avec l'aéroport d'Annecy Mont-Blanc, Vinci Airports ajoute une nouvelle concession à un portefeuille déjà bien étoffé en Auvergne-Rhône-Alpes. Le groupe y exploite déjà cinq aéroports : Lyon Saint Exupéry , Lyon Bron, Chambéry Savoie Mont Blanc, Grenoble Alpes Isère et Clermont-Ferrand Auvergne.
En signant le 23 juillet dernier le contrat de concession avec le département de Haute-Savoie, propriétaire délégant, le groupe indique d'ailleurs que la plateforme annecienne bénéficiera « de la complémentarité avec les autres plateformes gérées » dans la région.
Délestage
Vinci va succéder à Edeis Concessions, le 1er janvier 2022 pour une durée de 15 ans. Durant plus d'un an, Edeis a contesté les conditions de l'appel d'offres avant de voir sa demande rejetée par une décision du Conseil d'Etat du 18 juin 2021.
A 10 minutes de route d'Annecy et à 30 minutes de Genève, l'aéroport haut-savoyard est entièrement tourné vers l'aviation d'affaires et de loisirs avec de nombreux jets privés. Il sert de plus en plus de délestage à celui de Genève, parfois saturé. Selon l'Union des aéroports français, 44.098 mouvements « non commerciaux » y ont été enregistrés en 2020, soit une hausse de 3,8 % depuis 2016.
Depuis 2013, et la suppression de la liaison avec Paris, l'aéroport d'Annecy Mont-Blanc n'a plus de liaisons régulières. Les élus départementaux, à l'instar du conseiller François Excoffier, délégué à l'économie et aux grands projets, espèrent que les nouveaux concessionnaires étudieront leur rétablissement.
Outre des mesures pour favoriser la transition énergétique du secteur, Vinci s'est fixé pour objectif « un programme d'investissement ambitieux » pour accompagner au mieux l'aviation d'affaires et de loisirs, et accroître la qualité de services ». Il annonce un plan de « 10 millions d'euros, cofinancé avec le département de la Haute-Savoie. »
« De plus en plus de mouvements »
« Où est l'intérêt général ? », demande Pierre-Louis Massein, maire délégué de Meythet, qui aurait voulu que s'ouvre une période du concertation autour du devenir de l'aéroport. La plate-forme occupe un espace de 110 hectares au milieu d'une zone résidentielle qui s'est fortement densifiée au cours des dernières années.
C'est aussi ce que demandent huit associations et plusieurs partis politiques réunis dans le Collectif de résistance (et résilience) contre l'aérodrome et pour la sécurité (et santé) des habitants de l'agglomération d'Annecy. « Depuis 2019, le plan d'exposition au bruit est devenu obsolète », commente Chantal Descombes, un des membres.
Martine Garcia, présidente de l'Association contre les dangers et les nuisances aériennes de l'aérodrome d'Annecy (ACDNA), estime « qu'il y a de plus en plus de mouvements sur l'aéroport et qu'il est temps de dialoguer avec les habitants. » Elle s'inquiète d'un éventuel développement du fret aérien avec la plateforme de 6.900 m2 qu'Amazon a construit à Seynod en 2020.
Date de mise à jour : 18/11/24
Date de création : 09/08/21
Source : Gabrielle Serraz