Initiée par l’équipe de l’ancien maire Jean-Luc Rigaut et poursuivie par celle de son successeur François Astorg, la transformation du haras figure parmi les dossiers les plus importants de ces dix dernières années à Annecy. Pourtant, les dates en attestent, il commence à traîner en longueur.
Le site, abandonné par l’Institut français du cheval et de l’équitation en 2009 et racheté par la municipalité en 2013, fait l’objet d’une réflexion depuis 2014 et d’un projet de réhabilitation depuis 2018. Or, nous sommes bientôt en 2023 et rien de très tangible n’a été réalisé sur place. D’où cette question que se posent les Annéciens: où en est vraiment ce dossier?
1. Le calendrier
En juin 2019,lors de la présentation de l’avant-projet, il était question que le nouveau haras ouvre ses portes en 2023. Désormais, la date raisonnable avancée par la mairie d’Annecy est le printemps 2025, « juste avant le Festival international du film d’animation ». Soit un décalage de près de deux ans. Comment l’expliquer ? « Par plusieurs raisons», répond Fabien Géry, maire adjoint en charge de la culture.
« D’abord, lorsque la mairie a brûlé en 2019,on a fait faire des études pour savoir si on pouvait utiliser la géothermie lors de sa rénovation. Il se trouve qu’on a profité de cette occasion pour faire faire les mêmes études au haras. » Études qui ont décalé le calendrier d’au moins six mois. Elles ont nécessité davantage de forages que prévu mais qui ont accouché d’une bonne nouvelle : le terrain du haras est bel et bien éligible à cette technologie.
« L’autre raison majeure, complète Étienne Andreys, maire adjoint en charge des grands projets, c’est la Covid ! Pendant plusieurs mois, personne n’a pu venir sur site. » Ni les agents de la Ville, ni les architectes, ni les bureaux d’études, ni les responsables de Biltoki, l’opérateur qui doit s’occuper de la halle gourmande. « Et quoi qu’on en dise, ça a considérablement ralenti les choses. »
Enfin, rappelons que pour recueillir les avis des Annéciens sur le sujet, une concertation, longue de trois mois, a été menée à l’hiver 2020.
2. Le coût
En octobre 2018, un premier chiffre tombe au sujet de ce chantier hors normes : 23 millions d’euros. En septembre 2021, la somme est de 25,3M€. Aujourd’hui, la facture est nettement plus salée puisqu’elle atteint 44,5M€. Soit une différence de près de 20 millions que Fabien Géry justifie ainsi : «Primo, il faut rappeler que les 23 millions, c’était une estimation hors taxes (HT).Un premier jet sans les coûts annexes. Depuis, on les a intégrés et on ne parle plus le même langage. On parle désormais en toutes taxes comprises (TTC). » Ces coûts annexes étant la maîtrise d’œuvre, les études diverses et variées ou encore les honoraires du cabinet d’architectes.
« Secundo, poursuit l’élu, tout le monde a bien vu que l’inflation avait fait exploser les coûts des matériaux et de la main d’œuvre. Pour nous, c’est de l'ordre de 6 millions d’euros. C’est quelque chose qui est hors de notrecontrôleetquenoussubis- sons comme d’autres. »
3. Les financements
Heureusement, la Ville d’Annecy ne va pas être la seule à régler la note. « À nos côtés, nous avons des partenaires tels que l’État, qui doit verser 650 000 euros à travers la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), la Région, qui a promis 2 millions pour le haras et 800 000 euros pour la halle gourmande et évidemment le Département, qui s’est engagé à verser 2,5 millions d’euros et à rehausser son aide si la conjoncture l’impose », glisse le maire adjoint.
Soit un total de 5,95 millions d’euros auquel pourraient s’ajouter des contributions de l’Agence de la transition écologique (Ademe) pour le parc et du Centre national du cinéma (CNC) pour les locaux de Citia, portant les aides à 7,5M€. « Le tour de table n’est pas terminé », assure l’élu, plein d’espoir.
4. Les travaux
Sur place, les choses sérieuses ont seulement commencé en avril, avec les fouilles archéologiques préventives. Lesquelles ont duré trois semaines et n’ont rien donné de probant. Ou en tout cas qui empêche le chantier de débuter. Après la pause estivale, le travail a repris le 26 septembre, avec l’implantation des RD (réseaux divers) et le début du désamiantage. Tout cela doit durer jusqu’en avril 2023. Puis, en mai, le gros œuvre débutera pour 24 mois.
Les dernières nouveautés
Déjà amendé une première fois en octobre 2020, quelques mois après les élections municipales, le projet du haras vient encore d’être corrigé. Mais à la marge cette fois. Les nouveautés ? Le bâtiment H, installé le long du boulevard du Lycée et qui devait être détruit, va être conservé et réhabilité lui aussi. Il servira de salle municipale. Par ailleurs, des toilettes publiques, sèches, vont voir le jour dans un petit coin, à l’angle des rues de la Paix et Guillaume Fichet. Enfin, les bâtiments C à G vont être reliés entre eux par des coursives traversantes.
Date de mise à jour : 18/11/24
Date de création : 27/10/22
Source : Jean-Baptiste Serron