Certains y verront une hérésie. D’autres un progrès indéniable, une avancée technologique pour le confort de l’apprenti jardinier qui sommeille en bon nombre d’entre nous. À chacun d’en juger : trois ingénieurs agronomes, trois amis dont deux originaires du bassin annécien, ont inventé « le » potager du XXIème siècle. À savoir, un potager autonome, qui ne demande quasiment pas d’entretien, pas de travail manuel, à part au moment de la récolte.
Un potager adapté au monde d’aujourd’hui, en somme, où le travailleur n’a plus forcément de temps libre à consacrer au désherbage, à l’arrosage, à l’entretien d’un jardin. Où les contraintes disparaissent pour ne laisser la place qu’au plaisir : les fruits, les légumes, en abondance.
Qui a eu cette idée ?
Au départ, ce sont donc trois amis, la trentaine, Alexandre, Kevin et Xavier. Ils sont ingénieurs agronomes et leur idée naît d’un besoin : ils aiment jardiner, mais veulent partir en vacances, et se rendent compte qu’ils ne peuvent pas produire leurs légumes comme ils le souhaitaient au départ. Ils comprennent aussi que la solution n’existe pas vraiment dans le commerce. On est en 2015. « Piqués au vif », comme le raconte Xavier, ils commencent à développer leur propre système.
Comment ça fonctionne ?
« On a listé toutes les contraintes du potager, détaille Xavier. L’arrosage, les limaces, le travail du sol. Et on s’est donné pour objectif de trouver une solution technique face à chaque problématique ».
Dans leur solution clé en mains, ils étudient d’abord la terre du client, et mettent au point un substrat personnalisé, enrichi selon les besoins de ce sol. Pour une rentabilité optimale de la terre.
L’arrosage, il sera progressif, et autonome : « Le potager est équipé d’un programmateur, avec une sonde d’humidité. C’est le seul outil digital », plaide Xavier. Plus besoin d’arroser tous les soirs : le tuyau mis au point par les trois amis s’en charge, en fonction du niveau de sécheresse mesuré.
Pour le reste, « on utilise les principes de la permaculture », du paillage pour empêcher l’herbe de pousser, dans un espace qui devient « un véritable îlot de biodiversité », avec des espèces végétales qui se complètent, où l’espace est optimisé, où chaque centimètre carré est utilisé.
« Le client n’a alors plus que deux choses à faire : mettre des tuteurs aux tomates et à la fin, récolter », se félicite Xavier, qui assure que chacun des potagers qu’ils proposent ne demande pas plus de 10 minutes d’entretien hebdomadaire, et peuvent supporter une absence de 3 semaines de leur propriétaire.
Date de mise à jour : 19/12/24
Date de création : 24/05/21
Source : Essor