Le Grand Annecy lance un appel à projets pour proposer une nouvelle offre estivale de navettes sur le lac d’Annecy. L’idée serait de desservir sept communes avec des bateaux d’au moins douze passagers. Mais un professionnel s’interroge sur la rentabilité du service.
Prendre le bateau plutôt que la voiture pour aller se balader dans le vieux Annecy ou se baigner sur une plage des rives du lac. Voici ce qu’il sera possible de faire l’été prochain avec la mise en place d’un nouveau service de navettes lacustres pour lequel le Grand Annecy a voté, le 7 février, le lancement d’un appel à projets. Décryptage.
1 - Pourquoi ces navettes ?
Il y a une vraie demande du public pour des navettes lacustres. C’est ce qui ressort d’une étude sur la mobilité touristique réalisée sur le territoire en 2017, à laquelle plus de 4 000 personnes ont participé. « Le déplacement représente une grande partie du budget des touristes et une de leur grande préoccupation », souligne Guylaine Allantaz, conseillère communautaire déléguée au tourisme à l’Agglomération.
Selon elle, le service permettra « de décongestionner les rives du lac pendant la saison touristique ». Mais pas toute l’année. « C’est un projet saisonnier. On verra bien comment ça évolue. »
2 - Comment ça marche ?
Sur le papier, le but est de desservir sept communes riveraines du lac : Annecy, Veyrier-du-Lac, Menthon-Saint-Bernard, Talloires-Montmin, Duingt, Saint-Jorioz et Sevrier. Les navettes auront un fonctionnement du 10 juin au 15 septembre 2019, tous les jours de la semaine. Des « bateaux-taxis » pouvant transporter au minimum 12 passagers (avec poussettes, vélos et trottinettes). « Toutes les techniques non-polluantes sont les bienvenues », précise l’élue aux sociétés qui candidateront.
Côté tarifs, le prix adulte s’établira entre 3 et 5 euros maximum pour un trajet. Afin d’y parvenir, le ticket sera subventionné par le Grand Annecy jusqu’à 50 % et dans la limite de 100 000 euros par an. Les horaires, eux, s’articuleront avec ceux de la Compagnie des bateaux du lac d’Annecy. « L’objectif, ce n’est pas que chacun fasse son truc dans son coin, mais que ça se complète. Il faut que ça soit assez fluide comme fonctionnement. »
3 - Est-ce viable ?
« L’idée est bien, mais le modèle économique est super limite », analyse Cyril Moëne, gérant de Water Taxi Annecy. Sa société transporte environ 2 500 passagers l’été entre Veyrier-du-Lac et Annecy. « Les navettes régulières sont les moins rentables de tous nos services », remarque-t-il. D’après lui, « beaucoup de gens réclament ça, mais beaucoup de gens n’utilisent pas le service ». Il observe notamment que les Veyrolains ont encore l’habitude de prendre leur voiture. D’autant plus que, « dès qu’il se met à pleuvoir, il n’y a plus personne ».
Cyril Moëne s’interroge aussi sur le modèle de bateau qui sera retenu. « En électrique, Annecy / Talloires, il y en a pour plus d’une heure. » Sans compter qu’amortir une telle navette sur trois mois est « compliqué » et que le délai fixé lui paraît court pour la commander. « On va voir si on peut se positionner ou pas, et si c’est judicieux », conclut le professionnel.
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Date de mise à jour : 18/11/24
Date de création : 18/02/19
Source : Maxime Petit