C’est un constat sans appel : ces derniers mois, les programmes de logements neufs se multiplient et les chantiers s’activent aux quatre coins d’Annecy-le-Vieux. Même à l’approche des élections municipales, rien ne semble pouvoir ralentir le phénomène.
Beaucoup se demandent quand la frénésie immobilière qui touche Annecy-le-Vieux va s’arrêter. Les grues sont très nombreuses dans le paysage ancilevien et les permis de construire sont distribués, au dire de certains citoyens, beaucoup trop facilement. La crispation est encore plus grande lorsqu’il s’agit de raser des jolies maisons bourgeoises pour laisser place à un immeuble…
L’un des meilleurs exemples est sans doute l’avenue des Carrés, autrefois pavillonnaire, qui est aujourd’hui envahie d’immeubles. Le dernier en date, Le Legend, sera livré d’ici la fin de l’hiver. Il est reconnaissable entre tous puisqu’il ne fait pas moins de sept étages qui ont, assez logiquement, condamné la vue et la luminosité des maisons avoisinantes. C’est une réalité que nul ne peut nier.
Le chef-lieu encore un peu protégé :
Le haut de la commune déléguée est moins frappé par ce phénomène galopant. Du moins visuellement. Dans ce secteur, les programmes ont fleuri ces dernières années mais ils sont plutôt discrets car ils visent une clientèle haut de gamme. Il faut dire qu’à moins de 6200 euros le m2, il n’y a tout simplement rien à vendre. Et à ce prix-là, les promoteurs soignent les programmes qu’ils commercialisent. Il s’agit de résidences sur deux ou trois étages, pas plus. À l’image de la Villa Saint-Laurent, bientôt terminée dans la rue du Lachat.
Le bas d’Annecy-le-Vieux change de visage
S’il y a bien un quartier dont la mue est spectaculaire, c’est celui compris entre les rues de Verdun et du Printemps. Ici, une dizaine d’immeubles a vu le jour en 6 ou 7 ans et la transformation n’est pas terminée. Franco-Suisse commercialise un programme de trois petites résidences de trois étages.
À 300 mètres seulement du lac, et livrable l’an prochain, le premier prix est affiché à 369 000 euros pour un deux-pièces de 42 m2, c’est tout simplement aussi cher qu’à Paris !
Non loin de là, le chantier de construction d’un petit bâtiment de six lots devrait débuter dans l’impasse du Ruisseau. Le dernier étage propose un 5 pièces à 1,2 million d’euros.
Aucun quartier n’y échappe !
Les Pommaries vont également voir leur physionomie changer quelque peu puisque ce quartier édifié dans les années 1960 et 1970 accueillera une tout nouvelle résidence R+6 de 53 appartements. Le bâtiment, livré en 2021, surplombera le marché hebdomadaire qui a lieu le mercredi.
Enfin, au nord de la ville cette fois, c’est MGM qui construit un immeuble en bordure de la très empruntée avenue de Brogny.
Les primo-accédants grands perdants ?
Le boom immobilier ne fait pas forcément les affaires de tout le monde. Les primo-accédants et ceux dont les revenus sont modestes ne peuvent prétendre à acheter dans le neuf. Pour réduire l’addition, ils doivent alors faire des concessions en choisissant des biens en rez-de-chaussée, nettement moins onéreux (4200 euros le m2 pour le programme Les Aquarelles près du Centre commercial Carrefour). Ils peuvent également opter pour une exposition moins généreuse (le nord-est part beaucoup moins bien…) et un quartier moins attractif ou plus impacté par le bruit. Sans surprise, les abords de l’avenue de Genève et les programmes proches du Fier sont du coup plus intéressants pour ce type de clientèle.
Les collines et le vallon du Fier dans le viseur :
Deux autres grands secteurs de la commune déléguée seront urbanisés dans les prochaines années. Il s’agit tout d’abord du quartier Frontenex avec une large zone divisée en trois parties et située au-dessus du collège d’Évire.
Les parcelles comprises entre la route de Pringy et l’avenue Georges-Pompidou sont aujourd’hui occupées par des champs. « Je ne sais pas quand les projets sortiront mais il s’agira quoi qu’il arrive d’habitats intermédiaires avec des programmes de villas ou maisons jumelées en R+1. Il n’y aura pas d’immeubles car nous souhaitons maintenir des zones de verdure sur les collines et éviter de trop densifier », explique Yvon Bosson, maire-adjoint délégué à l’urbanisme.
Sur la partie haute de ce secteur, Bouygues est d’ailleurs en train de construire 100 logements sur deux et trois niveaux qui seront livrés au 2e trimestre 2021. Le promoteur évoque « trois petits bâtiments et six maisons neuves ».
Un peu plus loin, une douzaine de maisons pourraient sortir à Provins dans l’allée des Treilles. Des négociations sont en cours entre des propriétaires et un promoteur.
L’autre grande réserve foncière est le vallon du Fier. Il est en stand-by jusqu’en 2025 mais des études sont en cours pour savoir ce qu’il pourrait y être construit à moyen terme. « La zone est gelée par le PLUI du Grand Annecy. Mais il est évident que c’est un secteur stratégique », reprend Yvon Bosson.
L’avenir des lieux est étroitement lié au Centre Technique Départemental de Voirie qui occupe une partie du vallon. Son déménagement hypothétique doit encore être acté par le Conseil Départemental.
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Date de mise à jour : 31/10/24
Date de création : 13/01/20
Source : Mathias Besson
